Beethoven, Missa Solemnis

Jeudi 6 Juillet 2023

« Du cœur — puisse-t-elle revenir — au cœur ! ». Beethoven écrivit ces mots sur le manuscrit de son grand chef- d’œuvre, la Missa Solemnis, l’une de ses dernières compositions et en même temps une des plus monumentales. Commencée en avril 1819, cette œuvre était, à l’origine, destinée à l’intronisation de son ami, mécène et élève l’Archiduc Rodolph, comme archevêque d’Olmutz, prévue pour mars 1820. Toutefois, l’écriture prend plus de temps que prévu et le compositeur ne parvient pas à la terminer à temps. Dans une lettre adressée à un éditeur en 1822, Beethoven déclare que la Missa Solemnis est « l’œuvre la plus grande que j’ai composée jusqu’ici »,. Même en tenant compte du fait qu’il n’avait pas encore composé sa Neuvième Symphonie et ses derniers quatuors à cordes, sa déclaration ne peut être prise à la légère.

Cette messe est une œuvre monumentale, non seulement par sa durée, mais également de par son expression d’une foi religieuse hautement intime et personnelle, composée avec « le cœur ». Sa gestation a nécessité plus de quatre ans et elle est venue à un tournant crucial de la carrière de Beethoven. Le compositeur traverse l’une des périodes les plus difficiles de sa vie. Complètement sourd, assailli de difficultés matérielles, physiques et familiales, il crée un témoignage musical exceptionnel de l’expression suprême de la foi. Nous présenterons une version de l’œuvre arrangée par Linckelmann pour orchestre de chambre.

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“From the heart—may it again—go to the heart!” Beethoven inscribed these words in the manuscript of his mighty Missa solemnis, one of his last and largest compositions. His initial motivation was to honorhis friend, student, and patron, Archduke Rudolph, who was to be installed as Archbishop of Olmütz in March 1820. But the project grew in proportions and Beethoven missed the deadline by several years. He added that the Missa solemnis is the “greatest work I have composed so far.” Even allowing for the facts that Beethoven was telling this to a publisher and that in 1822 he had not yet composed the Ninth Symphony and the last string quartets, his declaration must be taken seriously.

The Mass is Beethoven’s largest and longest composition (except for the opera Fidelio), and yet at times also one of his most intimate and personal. He inscribed in the manuscript: “From the heart—may it go to the heart!” Its gestation took more than four years and came at a crucial juncture in Beethoven’s career. As the aging and deaf composer increasingly withdrew from society, he created a musical testimony that is one of the supreme expressions of personal belief. Our version will feature an arrangement for chamber orchestra by Linckelmann.